PRAC octobre 2021 - Produits contenant du nomégestrol et produits contenant de la chlormadinone et mise à jour sur les vaccins COVID-19

Date: 13/10/2021

Lors de sa réunion d'octobre 2021, le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee - PRAC) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) a commencé un réexamen du risque de méningiome avec les médicaments contenant du nomégestrol et de la chlormadinone. Le PRAC a également examiné les données sur la thromboembolie veineuse et la thrombocytopénie immunitaire avec les vaccins COVID-19.

Produits contenant du nomégestrol et produits contenant de la chlormadinone
L'EMA a entamé un réexamen des médicaments contenant la substance active nomégestrol ou chlormadinone. Ces médicaments peuvent être utilisés, seuls ou en association avec d'autres substances actives, pour traiter des troubles gynécologiques tels que l'aménorrhée (absence de menstruations) et d'autres troubles menstruels, les saignements utérins, l'endométriose (une affection dans laquelle un tissu similaire à la muqueuse de l'utérus se développe ailleurs dans le corps), la sensibilité des seins, et comme traitement hormonal substitutif ou contraceptif (contrôle des naissances).

Le réexamen a été demandé par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de France (ANSM) suite à de nouvelles données provenant de deux études épidémiologiques menées en France chez des femmes prenant ces médicaments pour étudier le risque de méningiome, une tumeur des membranes recouvrant le cerveau et la moelle épinière. Cette tumeur est généralement non maligne et n'est pas considérée comme un cancer, mais en raison de leur localisation dans et autour du cerveau et de la moelle épinière, les méningiomes peuvent, dans de rares cas, causer de graves problèmes.

Des cas de méningiome ont été signalés chez des femmes qui prennent des médicaments contenant du nomégestrol ou de la chlormadinone, et des mises en garde sont déjà incluses dans les informations de prescription de certains de ces médicaments. Toutefois, les informations destinées aux prescripteurs et aux patients peuvent différer d'un État membre à l'autre.

Les données des deux études révèlent que le risque de méningiome augmente avec la dose et la durée du traitement et peut être plus important chez les femmes prenant du nomégestrol ou de la chlormadinone pendant plusieurs années. Les études ont également montré qu'après que les femmes aient cessé de prendre du nomégestrol ou de la chlormadinone durant un an ou plus, le risque de développer ces tumeurs était réduit et comparable à celui des personnes n'ayant jamais consommé ces médicaments.

À la lumière de ces nouvelles données, le Comité de sécurité de l'EMA (PRAC) va maintenant examiner les preuves disponibles et formuler des recommandations pour savoir si les autorisations de mise sur le marché des médicaments contenant du nomégestrol et de la chlormadinone doivent être modifiées dans toute l'UE.

Les médicaments suivants contenant du nomégestrol et de la chlormadinone sont autorisés et commercialisés en Belgique : Lutenyl, Nogest, Nomegestrol Stragen, Zoely, Bellina et Helen.

Évaluation par le PRAC de cas rares de thromboembolie veineuse avec le COVID-19 Vaccine Janssen
Le PRAC a conclu qu'il existe un lien possible de rares cas de thromboembolie veineuse (TEV) avec le COVID-19 Vaccine Janssen.

La TEV est une affection dans laquelle un caillot sanguin se forme dans une veine profonde, généralement dans une jambe, un bras ou l'aine, et peut se déplacer jusqu'aux poumons en provoquant un blocage de l'approvisionnement en sang, avec des conséquences potentiellement mortelles. Ce problème de sécurité est distinct de l'effet secondaire très rare de la thrombose avec syndrome de thrombocytopénie (STT) (c'est-à-dire des caillots sanguins avec un faible taux de plaquettes sanguines).

La TEV a été incluse dans le plan de gestion des risques du COVID-19 Vaccine Janssen en tant que problème de sécurité à étudier, sur la base d'une proportion plus élevée de cas de TEV observés dans le groupe vacciné par rapport au groupe placebo dans la grande étude clinique qui a servi à autoriser ce vaccin. La question a été suivie de près.

Le PRAC a maintenant examiné de nouvelles preuves provenant de l'étude décrite ci-dessus, ainsi que de nouvelles preuves provenant d'une autre grande étude clinique. Dans cette deuxième étude, il n'y a pas eu d'augmentation des événements thromboemboliques veineux chez les personnes ayant reçu le COVID-19 Vaccine Janssen. Le PRAC a également examiné les preuves provenant du contexte post-commercialisation, c'est-à-dire les données recueillies lorsque le vaccin est utilisé dans le cadre de campagnes de vaccination. En prenant en compte toutes les preuves, le comité a conclu qu'il existe une possibilité raisonnable que de rares cas de TEV soient liés à la vaccination avec le COVID-19 Vaccine Janssen.

Le comité recommande donc de mentionner la TEV comme un effet secondaire rare du COVID-19 Vaccine Janssen dans les informations sur le produit, accompagné d'un avertissement pour sensibiliser les professionnels de la santé et les personnes qui prennent le vaccin, en particulier celles qui peuvent avoir un risque accru de TEV.

Dans le cadre de l'effort de sensibilisation, le PRAC a approuvé le contenu d'une communication directe aux professionnels de la santé qui est décrite plus loin dans ce document, dans la section « Nouvelles informations de sécurité pour les professionnels de la santé ».

Évaluation par le PRAC des cas de thrombocytopénie immunitaire avec Vaxzevria et COVID-19 Vaccine Janssen
Le PRAC a évalué les cas de thrombocytopénie immunitaire (PTI) rapportés après la vaccination avec Vaxzevria (anciennement vaccin AstraZeneca COVID-19) ainsi qu'avec le COVID-19 Vaccine Janssen.

La PTI est une maladie dans laquelle le système immunitaire cible par erreur les cellules sanguines appelées plaquettes qui sont nécessaires à la coagulation normale du sang. Un taux très faible de plaquettes sanguines peut être associé à des hémorragies et avoir de graves conséquences sur la santé.

Le comité a évalué toutes les données disponibles et a recommandé de mettre à jour les informations sur les produits des deux vaccins afin d'inclure la PTI comme un effet indésirable de fréquence inconnue.

En outre, une mise en garde a été convenue pour souligner que des cas de très faibles taux de plaquettes sanguines ont été signalés très rarement, généralement dans les quatre premières semaines suivant la vaccination par les vaccins COVID-19 Janssen ou Vaxzevria.

Si une personne a des antécédents de PTI, le risque de développer un faible taux de plaquettes doit être pris en compte avant la vaccination, et une surveillance des plaquettes est recommandée après la vaccination avec l'un de ces vaccins.

Le PRAC continuera à surveiller les nouvelles informations et prendra les mesures nécessaires.

Dans le cadre de l'effort de sensibilisation, le PRAC a approuvé le contenu d'une communication directe aux professionnels de la santé qui est décrite plus loin dans ce document, dans la section « Nouvelles informations de sécurité pour les professionnels de la santé ».

Nouvelles informations de sécurité pour les professionnels de la santé
Dans le cadre de son avis sur les aspects liés à la sécurité, le PRAC a approuvé les « direct healthcare professional communications » (DHPC - communications directes aux professionnels de la santé) contenant des informations importantes sur la sécurité COVID-19 Vaccine Janssen et Vaxzevria.

COVID-19 Vaccine Janssen : risque de thrombocytopénie immunitaire et de thromboembolie veineuse
Cette DHPC informe les professionnels de la santé sur la thrombocytopénie immunitaire (PTI) et la thromboembolie veineuse (TEV).

En ce qui concerne la PTI, la DHPC souligne que des cas de PTI ont été signalés dans les quatre premières semaines suivant l'administration du COVID-19 Vaccine Janssen, et qu'il s'agissait de cas graves avec un nombre de plaquettes très bas.

Si une personne a des antécédents de PTI, les professionnels de santé doivent prendre en compte le risque de développement de faibles taux de plaquettes avant d'administrer le vaccin. Chez les personnes ayant des antécédents de PTI, il est recommandé de surveiller les taux de plaquettes après la vaccination par le COVID-19 Vaccine Janssen.

Pour la TEV, il est décrit que la TEV a été observée rarement après la vaccination avec le COVID-19 Vaccine Janssen et que le risque de TEV doit être pris en compte pour les personnes présentant des facteurs de risque accrus de thromboembolie (caillots sanguins).

Les personnes présentant une thrombocytopénie dans les trois semaines suivant la vaccination par le COVID-19 Vaccine Janssen doivent faire l'objet d'une recherche active de signes de thrombose. De même, les individus qui présentent une thrombose dans les trois semaines suivant la vaccination doivent être évalués pour la thrombocytopénie.  Ceci est important, afin d'évaluer un diagnostic potentiel de thrombose avec syndrome de thrombocytopénie (STT), qui nécessite une prise en charge clinique spécialisée.

Vaxzevria : risque de thrombocytopénie, y compris de thrombocytopénie immunitaire
Cette DHPC informe les professionnels de la santé des cas de thrombocytopénie (faible taux de plaquettes sanguines), y compris de thrombocytopénie immunitaire (PTI), qui ont été rapportés avec Vaxzevria, généralement dans les quatre premières semaines suivant la vaccination.

Très rarement, ces événements de thrombocytopénie se sont présentés avec des taux de plaquettes très bas et/ou ont été associés à des saignements.

Si une personne a des antécédents de trouble thrombocytopénique, il est conseillé aux professionnels de la santé de prendre en compte le risque de développer un faible taux de plaquettes, tel que la PTI, avant d'administrer le vaccin. De plus, une surveillance des plaquettes est recommandée après la vaccination chez une personne ayant des antécédents de PTI.

Les DHPCs pour les vaccins COVID-19 de Janssen et Vaxzevria seront transmis au comité des médicaments à usage humain de l'EMA, le CHMP. Suite à l'accord du CHMP, les DHPC seront diffusés aux professionnels de la santé par les détenteurs de l'autorisation de mise sur le marché, selon un plan de communication convenu, et publiés sur le site Internet de l'EMA et dans les registres nationaux des États membres de l'UE.

Dernière mise à jour le 13/10/2021